L'avenir approche, à grand pas, même.

Les Petites Mines, part II.

Leur dire au revoir, aussi. Ça me fait presque peur, 2 mois sans les voir. Ils sont devenus mes petites lumières, mes éclats de rire du matin. Le journal, l'odeur du café dans la salle, le tableau de maths incompréhensible vont me manquer. Je dois être une nostalgique dans l'âme. Il me reste 2 semaines, tout pile. Deux semaines de course effrénée. Bon, surtout la première. Ça va être du grand art, de jongler entre les DS, les colles et le sommeil. La dernière colle avec eux deux, aussi. Ils me manqueront, l'année prochaine. Arriver en colle les mains dans les poches, le regarder me dire que cette fois, il ne se fera pas avoir. Cette fois c'est sûr, il majore. S'occuper de lui tout le temps. Le ramener à la gare. Lui rapporter des TPs. Et se dire qu'au fond, on est tous une grande famille.

Les MPSI. 

On ne rencontre que rarement les gens par choix. On les aime rarement par choix non plus. On va voir des amis et on rencontre leur amis, on discute, et on aime, ou pas. Le hasard peut faire que vous rencontriez quelqu'un de bien, quelqu'un de différent, quelqu'un de neuf. Il y a aussi votre famille. On dit toujours qu'on ne choisit pas sa famille. C'est vrai, et l'affection nait de la proximité, du temps passé ensemble, des émotions partagées, de l'entraide sur le chemin de la vie. Nous sommes plus redevables aux autres pour nous avoir aidé et soutenu sur le chemin sinueux de la vie, que pour l'amour qu'ils disent/pensent/espèrent nous donner. On peut remercier les gens que pour leurs choix. Pour le reste, qui peut-on remercier ?

Qui rencontrons nous vraiment par choix ? Un employeur potentiel, le boulanger du quartier, les nouveaux voisins, les gens qui peuvent nous rendre un service.

L'homme est intéressé, dans ses rencontres.

Et il y a aussi les gens que l'on est forcé de rencontrer. Pas toujours par plaisir. Les gens de la classe par exemple. Habituellement, depuis 15 ans, toute une clique de poufs, de snobs, de chieurs et autres individus pas toujours intéressants ni mêmes sympathiques. La majorité était lourde au bout de 2 mois. Quelques uns sortaient du lot, parfois, quelques uns valaient même vraiment le coup de s'arrêter et de s'y intéresser.

Joach était pas mal, il faut avouer. Question diversité des genres et des idées, question ouverture sur le monde, la politique, l'art, c'était vraiment un lycée idéal. Et puis l'Atelier à côté, aussi. 

Fin de la glande, fin du jeu, fin du mois d'Août 2009. Soyons sérieuse.

Adieu le centre ville, adieu le cynisme, adieu le monde.

Bergson est loin ,Bergson est moche, Bergson n'a pas d'allure.

Je n'imaginais pas encore que ma vie de lycéenne à Joach' deviendrait banale et morne face à ma vie d'étudiante à Bergson. Et pourtant.

La vie est pleine de surprises.

Pour revenir à tous ces  gens, je n'ai pas choisi de les rencontrer, mais la prépa me les a servis sur un plateau d'argent. Ce plateau d'argent est de couleur verte kaki, tendance moisi dans les coins, et s'appelle la salle 302. Notre salle. La salle des belotes à n'en plus finir, des dessins de colleurs version zoo, les chroniques de MPSI, et j'en passe.

Notre lieu de vie. Tous ces gens, tous ces inconnus même, sont devenus en quelques mois des amis, et même de bons amis. Ce sont des gens qui me manqueront un jour, des gens que je vais regretter. Ils sont pleins de ressources, ils sont surprenants, ils sont motivés et motivants, que ce soit pour faire de maths ou pour sortir, pour apprendre ou pour oublier. Ils sont un concentré de joie de vivre, et moi, les voir, ça me redonne la pêche, même les jours où je me dit que j'aurais mieux fait de rester chez moi...

*Le regarder embrouiller le colleur,

les reconduire à la gare,

m'extasier sur un schéma de rond point,

aller la voir pour les réponses des mots fléchés,

boire un thé à Nantes, faire un billard à St Nazaire ou à la Balue,

maudire la physique et se mettre à parler en anglais.

Vaquer entre la cité U et le lac de Maine.

Les voir dormir sur leur table les lendemains de soirée,

remettre le tarot indien au goût du jour,

puis aller fumer avec Elle.

Parler de tout et de rien,

se faire remarquer avec un macaron et une chemise de bucheronne.

Choisir ses cheveux longs préféré parmi les délégués.

Ne pas oser leur dire de se taire.

Parler calculatrice avec lui,

et refaire une gaffe devant un prof.

Et rire.

Encore et encore...*

Et cette ambiance. Studieuse ? Ce n'est certes pas le bon mot.

Au tableau?

La date de la prochaine soirée.

Pendant le cours de maths, on révise la physique, et pendant la physique, on fait le DM de maths. Qu'au final on recopiera tous sur Facebook, sans autre forme de procès. Nos vies sont pour le moins banales, on apprend à se *faire* casser la gueule avec la sourire. 

La prépa, c'est spé (enfin plutôt sup pour le moment) mais j'aime. Plus que la première, peut être. C'est dire. Bon, OK, j'ai dû repousser un peu le prochain projet corset. Mais... 

Les gens,

vous ne passerez jamais par ici,

mais je voulais le dire,

je voulais l'écrire :

Je vous aime. 

Se dire que regarder les chaussures des autres avant leurs têtes, ce n'est vraiment pas commun, qu'aimer les plantes plus que les animaux non plus. Que le vernis rouge, c'est plus chic qu'on pourrait le penser. Que mettre les clefs de sa voiture dans sa poche de jean, c'est sympa. Juste pour savoir qu'elles sont là.

Aimer cette classe de fous plus que toutes les autres avant elle,

et se dire que tous ces MPSI vont vraiment beaucoup,

beaucoup me manquer.

Penser aux vacances,

et savourer chaque instant. 

Le soleil sur ma peau. Lire en anglais. Regarder le ciel en écoutant Owl City. Les regarder fumer en se disant que la clope, c'est moche. Faire un DM de terminale pour se rappeler le bon temps. Se dire que tout ça, c'est un paquet de bons moments, et qu'un jour, demain, ce ne sera plus qu'un paquet de souvenirs, à conserver à l'abri de la lumière et dans un endroit sec. 

Macarons & ...  

La radio dans la voiture.

Rouler seule.

Sourire seule.

Danser seule.

Ne toujours pas comprendre Pourquoi.

Avoir des projets de couture et des envies folles.

Arriver avec la pêche.

La Vie, C'est Comme Une Boite De Chocolats...  [CocoRosie] 

 ♥ Bianca

Joach' ne me manque plus. Ca y est, c'est fini. Une histoire d'amour de trois ans, trois années magnifiques mais désormais révolues, belles et bien finies. L'année de première à parfois des goûts de reviens-y, mais les autres... NAN. J'ai des tas de photos à développer. A encadrer et à accrocher partout. 

[   Rendez vous dans un autre lieu...   ]

Et prise d'un élan de folie, j'ai voulu tout faire disparaitre, tout un passé de blessures et de rires, tout un passé qui aujourd'hui n'a plus d'importance. Un passé qui ne décidera rien pour moi. Sauf que dans cet élan, j'ai compris que le passé est là pour nous rappeler notre ancienne vie, celle d'hier, celle qui ne reviendra plus... Et je n'ai pas pu. alors on va faire un grand ménage, et revenir déverser ici ces pensées sans queue ni tête.

... 

D'ailleurs, à travers toutes ces anciennes pensées, je t'ai reconnu. Dans le fond, nous aurions pu nous ressembler. 

Nous avions les mêmes réactions, les mêmes peurs, les mêmes espoirs.

Trop tard.

 [It's too bad,

 but that's me]

J'ai rarement agit par instinct, tout en sachant que c'était le meilleur moyen de réussir, et de ne pas regretter mes actes. Longtemps, je me suis efforcée de ne pas m'excuser, de ne pas regretter. Pour me faire croire, surement, que je choisissais ce que je faisais. Que ce n'était pas le fruit d'une peur panique de prendre la mauvaise décision, que c'était un sentiment profond, déterminé et déterminable, qui me maintenait sur cette route, plutôt que la peur de m'en écarter.

Cette fois-ci, il n'y aura pas de mauvais choix, de mauvaise réponse.

Cette fois-ci, on va y aller "au feeling", comme on dit.

C'est beau de ne pas se prendre la tête.

 Certainement parce qu'une bande de potes

fait moins peur qu'un devoir de maths.

" Il est 23h passées,et une brise fraiche se lève dans le ciel d'été. La première de la journée, celle qui vous annonce que le Soleil, bientôt, cèdera sa place à la Lune. Ils sont tous là, réunis près d'elle. Ils se taisent, laissant quelques accords de guitare guider leurs esprits à travers le ciel d'été. L'herbe grillée n'est pas vraiment confortable, mais c'est agréable d'être assis là, tous ensemble. Chacun de ces visages à enfin un prénom, une histoire. Chaque personne à sa place ici, même celles à qui on a jamais parlé plus d'une fois, plus d'un "salut ça va?" sans attente de réponse autre qu'un traditionnel "bien et toi?". Elle voudrait rire et pleurer à la fois, alors elle lève les yeux au ciel à la recherche de Cassiopée. Il fait déjà sombre. Les grillons chantent, un peu plus loin. L'année scolaire est finie, enfin. Chacun se sent plus léger, chacun a des milliers de projets. Autre ville, autre lieux, autres amis. Encore des séparations, encore des rencontres. Un brin de nostalgie passe sur les visages. Seront-ils un jour réunis? Cet instant passa trop vite, et quelques heures plus tard, le bus les séparait déjà, jusqu'à leur prochaine rencontre..."

Alors j'y pense et puis j'écris,
Et je vis comme on parie,
Et j'écrase mon cœur vide
Pour en extraire l'acide,
Et je pleure et puis j'implore
Le ciel, la vie ou la mort,
Et je meurs et puis je mords
...Alors j'y pense encore.

*** 

 [ La vie est belle.

 [ Don't forget. 

 [ Il n'y aura pas de mauvais choix.